Aube dans les ruelles

Il est 9h passé du matin, le soleil baigne les rues corrompues, laissant entrevoir quelques ombres se dissimulant entre deux rues, dans une bouche d'égout, dans une masure abandonnée. Un grand silence se fait, alors que la population survivante locale retient son souffle, laissant s'installer la clarté du jour avant de poser pied dehors.

Vous voici sorti d'un petit abri de fortune dans l'arrière boutique d'un commerçant quelconque, l'enseigne défoncée pendant mollement à sa dernière vis, dans un petit bruit métallique presque imperceptible. Pas de chants d'oiseaux, pas de signe de vie.
Bienvenue à Hawkwood.

Le réveil vous a donné faim et il vous faudra sûrement des forces pour affronter cette nouvelle journée, surtout dans les rues corrompues où règnent les tous derniers trafiquants. Pour en trouver, il va falloir passer la journée à chercher les bâtiments barricadés de ce quartier. En regardant autour de vous, vous remarquez d'ailleurs que vous pourriez trouver un peu de matériel dans l'arrière boutique, saccagée. Il doit bien y avoir quelque chose d'utile sous ces cartons, ces caisses, et ces débris de verre, derniers vestige de cette entreprise de vitrier.

Que faîtes vous?

Une cité dévastée, un camp de réfugiés, des morts qui marchent, une explosion. C'est en sursaut que ce réveil Andrew. Un rapide coup d'œil autour de lui le renseigne sur une chose crucial: il n'avait pas rêvé tout cela.

C'est au moment de ce lever, qu'il remarqua le bandage imbibé de sang sur son avant bras droit qui l'empêcha de s'appuyer dessus pour se redresser. La faim se faisait sentir, il fallait trouver à manger et ... quelque chose contenant de la nicotine et en vitesse. Le jeune homme commença donc doucement l'exploration du lieu où il se trouvait.

Pour un ancien étudiant en médecine, la douleur physique doit être d'une douce ironie à être ressentie. Ses petits picotement, ce lancement incessant qui se déploie dans tout le corps pour devenir un mal-être général... Un réveil des plus communs ces dernières années.
Bien que vos mouvements soient perturbés par ce mal, votre petite fouille vous permet de soulever quelques points intéressants.

Mis à part des conserves périmées depuis deux années et un lecteur mp3 cassé, grand vestige de la civilisation humaine, vous trouvez en dessous d'un tas de planche un petit coffret de métal, dont la peinture dorée s'est défraîchie avec l'âge. Dans un grincement sinistre, parodiant l'ouverture des cadeaux des petits enfants aux périodes de fête, vous découvrez alors un paquet de tabac entamé où reste deux cigarettes, accompagné d'un briquet aux trois quart vides. Un petit bracelet fait de perles multicolores en plastique traîne au fond de la boîte, une photo pieusement conservée témoignant de son éventuelle propriétaire, une jeune gamine de quatre ans, souriant à l'objectif.

Aucune trace de nourriture cependant, les pillards sont déjà passés par là. Il va falloir bivouaquer avec ses propres provisions. Prendrez vous le risque de manger chaud?
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De la nourriture périmée, des restes de technologies "modernes" oubliées, c'est tout ce que pu trouver Andrew dans les ruines du magasin. Ce n'est que lorsqu'il passa dans l'arrière boutique, que le garçon dénicha une boite métallique laissant paraitre quelques ornements dorés.
Après quelques minutes à regarder le coffret, Andrew trouva un moyen de l'ouvrir sans avoir à le briser contre le sol. Un grincement sonore se rependit dans la salle close. La boite contenait deux cigarettes, un briquet, un petit bracelet, de couleurs variées qui donnait une seule et unique note joyeuse à cette pièce ainsi qu'une vielle photo datant d'une dizaine ou d'un quinzaine d'années.

Les fouilles étant terminées et la faim au ventre, Andrew décida de sortir chercher à manger quelque part. Il disposait certes d'un équivalent de 6 repas mais il était plus prudent de les garder pour l'instant.

C'est donc vers 10h30 que le jeune homme quitta son abri de fortune.

Vous ouvrez la porte en un grincement audible, et sortez du bâtiment. Le jour est levé, et les rues éclairées sont un peu moins sinistres qu'à l'ordinaire à la lueur du petit matin. Une odeur de poussière plane dans l'air alors que quelques déchets traversent mollement la route, bloquée par ci-par là par des véhicules visiblement hors d'usages. Pneus volés, vitres éclatées, réservoirs siphonnés, inutile de chercher à en tirer quelque chose.

Le quartier semble d'origine commerciale. On y retrouve en effet une multitude de petites boutiques, vendant des produits sans grand intérêt. Les épiceries ont été depuis longtemps saccagées, au vu des vitres défoncées et du bordel à l'intérieur. Un savoureux mélange d'étagères renversées, de débris, de déchets, de traces de sang.

Il n'y a plus d'ombres aux alentours. Le jour, les lieux sont relativement sûr. Si vous vous avancez un peu en exploration, vous remarquerez que certains magasins sont fermés ou barricadés. Qui sait ce que peut bien renfermer ce garage ou ce vieil hôtel là bas? Il faudra forcer l'entrée tôlée ou la porte bloquée par des planches pour le savoir.

Une plainte émane d'une maison. Une voix féminine, torturée, gémissante. C'est faible mais c'est le seul son audible pour l'instant. Les bruits viennent d'une porte entrouverte dans la ruelle à gauche, en haut d'un escalier, probablement au fond d'une pièce, là, dans cette quincaillerie. Ça ne vous concerne pas, mais libre à vous d'aller voir.

Vous avez faim.

Sortant de la bâtisse, qui l'abritait depuis quelques temps, avec un grincement de porte, Andrew constata qu'il était dans un quartier commercial. Ce qu'il n'avait pu constaté à la nuit tombée. En effet, sur les bâtiments gisaient des restes d'enseigne, de vitres et de mobilier.

Marchand dans la rue, le garçon entendit un gémissement d'origine humaine, une femme lui semblait il. Lui qui avait prêté le serment d'Hippocrate à son entrée en école de médecine, ne pouvait laisser une femme souffrir. Il avança donc en direction de l'habitation couverte de mousse verdâtre. La porte était entre-ouverte. Ce cri était horrible et s'intensifia dès lors que la porte fut totalement ouverte et que le jeune homme se tenait sur le reste du palier.

L'empathie, n'est ce pas une émotion superflue de nos jours? Il semblerait que cette idée ne convienne pas à votre esprit altruiste. Entrant dans l'habitation miteuse, une odeur singulière agressa vos narines et remuèrent votre estomac. La mort, la pourriture, le charnier. Grâce à vos années de médecine, vous êtes en mesure d'évaluer une décomposition avancée, quelque part dans la maison.

Oui, quelque part. Car cette femme devant vous est bien vivante, elle. Couchée par terre, elle rampe vers vous en gémissant. Des spasmes saccadés secouent son corps, déformant les mots qu'elle désire prononcer. S'est elle aperçue de votre présence? Difficile à dire. Mais elle se dirige vers vous, descendant le long de l'escalier, ses habits vieux et délavés purgeant le sol de sa poussière et des miasmes des rongeurs.

Si l'idée vous venait de jeter un bref coup d'œil à l'intérieur autre que sur cette demoiselle, vous remarqueriez un mobilier sommaire et des fenêtres cloisonnées, ainsi qu'un petit sac de rations dans la pièce à gauche.

Mais votre attention en reviendrait rapidement à la seule présence humaine mis à part vous. Sous ses cheveux recouvrant son visage, vous parvenez à discerner ces quelques mots:

- Faim... On a... si faim...

Une véritable détresse semble émaner de cette personne, qui partage votre envie de nourriture. Elle s'approche encore.

L'odeur singulière de l'habitat aurait pu provoquer une régurgitation rapide si le jeune homme avait mangé. Les murs, le plancher, certains plafonds même étaient recouverts de tache verdâtre - orangées reflétant une moisissure certaines. Mais ce n'était pas l'origine de cette âcre odeur. En effet ce fumé digne d'une morgue donc les congélateurs étaient en pannes, provenait de ce qui ressemblait plutôt à une femme, rampante sur le sol, s'avançant vers le garçon.
Parmi ses hoquets et ses convulsions plus que nombreuses, le seul mot "compréhensible" était: " Faim. "

Ayant remarqué les réserves de nourritures dans la maison, le jeune homme n'hésita pas, il tira une première fois sur le cadavre animé jonchant le sol.
Même si elle fut vivante, le risque était trop grand.

La pauvre hère rampant à vos pieds ne reçu de compassion qu'une balle de 9mm dans le crâne, répandant une giclée de sang sur le sol ponctuée par la détonation de votre arme, un fin et délicat filet de fumée s'en échappant.

Était-elle contaminée ? Il faudrait analyser sa carcasse pour le savoir. En tout cas, l'odeur de pourriture ne semble pas venir de ce corps -du moins pas encore-.
À la lueur de la détonation, vous avez pu remarquer une porte dérobée, à votre droite. Elle est entrouverte. Des yeux vous regardent.
Dans un sinistre grincement, les charnières pivotent et des ombres mouvantes se font sentir. Il y a des bruits, des pas sur le plancher, au dessus de votre tête. L'odeur de pourriture s'accentue. Elle vient de la pièce découverte, mais toujours dans l'ombre. Des râles, le bruit d'une arme qu'on charge, le frôlement d'un objet métallique sur le plancher. À droite, et en haut de l'escalier.
Vous n'êtes pas le bienvenu.

Elle approchait... Cette ... Femme. Une pression sur la gâchette, un coup de feu dans un bruit assourdissant.
La lumière produite par l'arme dévoile au jeune homme une porte entre ouverte. La salle derrière n'est pas vide de vie.. De toute forme de vie, cela s'entend.
Des bruits se font entendre, de ses sons, aucun n'est rassurant, pas même le grincement du plancher sous les pieds du garçon lorsqu'il décide de sortir de la bicoque. La porte d'entrée franchi, toujours face à l'intérieur, Andrew loupa la marche et tomba sur le sol. Rien de grave, surement un bleu aux fesses. La chute avait provoqué un léger nuage de poussière jaunâtre sur un mètre carré.
C'est une fois sur ses pieds que le garçon décida de continuer sa petite "fouille" des bâtiments alentour.
Allait-il enfin rencontrer un humain ?