Convois Michigant

La tension était palpable dans l'enceinte du camps. A peine arrivé, le Général pouvait ressentir une certaine démoralisation parmi les hommes, et le personnel soignant. Le nombre d'immigrant n'avait cessé d'augmenter depuis deux jours, et l'on attendait pas moins de trois cent personne d'ici une semaine, en un seul convois. Cette petite base avancée pouvait s'occuper avec efficacité d'une cinquantaine d'individu. Tout le monde était à cran, d'autant plus qu'un nombre important de réfugiés augmentait considérablement le risque d'infection parmi eux.

- Quels sont les stocks de matériel?

L'officier adjoint fouilla sa liste avant de répondre. De la sueur perlait sur son visage, alors que le soleil frappait de plein fouet le territoire. Toujours aussi anormal, le climat passait tantôt aux chaleurs suffocantes, et parfois aux saisons glaciales.

- Nous avons... Suffisamment de bidons d'eau, l'approvisionnement n'est pas un problème à ce niveau. Des stocks de nourriture pour une semaine encore, des convois devraient arriver... Et... Peu de matériel anti-véhicules, la plupart sont restés à Hawkwood pour lutter contre les Black dogs. Une douzaine de pistolets mitrailleurs, une trentaine de fusils, encore 5 caisses de munition (toujours en attente d'un convois, le dernier a été pillé). Trois bidons d'essences aussi. Un petit stock de planche de bois et de ferraille, pour construire de petits bâtiments...
Pourquoi mon Général?

- Nous déplaçons le camp jusqu'au col d'ici demain.

Le soldat parut un instant déconcerté, puis, fixé par le regard de son supérieur, approuva et prit congé. Situé 20km au sud, le col était un passage suffisamment étroit pour garder le contrôle de la région. Il était en revanche complètement infesté, et les réfugiés contaminés erraient dans les collines. L'avenir n'était pas des plus brillants.
Campbell poussa un nouveau soupire, puis fronça ses sourcils blonds. Soupirer devenait une mauvaise manie qu'il commençait à prendre. Un peu plus de rigueur serait certainement nécessaire.
Arpentant entre les tentes, le Général prit le temps d'inspecter l'état des lieux, et finit par se retrouver dans le poste de recrutement. Les civils, après avoir passé l'examen par les médecins, étaient amenés ici pour rentrer à la milice ou obtenir des informations sur les gagne-pains disponibles. Les recruteurs se mirent au garde-à vous, mais le Général leur fit signe de s'asseoir et il prit soin de prendre une chaise pour s'installer avec eux. Ces entretiens lui apporteraient peut être de bonnes nouvelles pour lui changer les idées.

Cela faisait de très longues semaines que le convois avait prit la route pour fuir le Michigan et ses hordes de morts-vivants déferlant sur les villes. Même les îles et les régions côtières ne pouvaient plus se protéger de l'infection qui touchait beaucoup trop de monde. Les forces de l'ordre étaient submergées par le flot continu de cadavres ambulants. Monsieur Charles prit donc la grave décision de former un convois avec les gens de la communauté venant de l'île, les autres il n'en voulait pas, car il était sûr que l'on ne pouvait pas leur faire confiance. Le vieux trappeur décréta que l'on ne pouvait faire confiance qu'aux gens que l'on connaissait depuis longtemps et puis il disait qu'il fallait faire plusieurs convois pour être sûr qu'il y ait le plus de chance pour tout le monde de survivre. Bref le convois Michigan se mit en route avec pas loin de 150 personnes entassé dans trois bus, le reste du convois était constitué par un camion citerne, un Hummer, deux camionnettes et quatre motos pour les éclaireurs. Tout ce petit monde savait qu'il y avait une région un peu mieux protégée que les autres et il fut décidé de s'y rendre. En route pour Hawkwood.

Le voyage fut particulièrement éprouvant, la faim, les attaques des morts-vivants, les pillards et les agressions de la nature, tout cela provoqua de nombreuses pertes au sein du convois. Le groupe des éclaireurs faisait du mieux son travail, mais seul Bobcat était vraiment à la hauteur des attentes. C'était la seule personne du convois à pouvoir partir deux ou trois jours en reconnaissance et en revenir saine et sauve. Les autres se contentaient de partir quelques heures et cela avait pour conséquence d'avoir des informations peu fiables sur la route. Bobcat était une jeune femme qui avait suivi une formation poussée auprès de Monsieur Charles, il lui avait appris tout ce qu'il fallait pour survivre en milieux naturel hostile. Elle savait remonter une piste, effacer ses traces, cacher sa présence aux prédateurs et chasser avec deux bouts de ficelle et un morceau de bois. Bref toutes ces compétences de survie en milieux hostile faisait d'elle un atout majeur pour la sauvegarde du convois. Malgré son remarquable travail le convois ne put échapper au destin et aux attaques. Finalement la route touchait bientôt à sa fin, car elle avait repéré un avant poste d'humain qui ne semblaient pas contaminé et ne pas être des pillards. Le convois s'était réduit comme une peau de chagrin, maintenant il y avait seulement une camionnette, le camion citerne, le Hummeur et deux motos. Des 150 personnes du départ il ne restait qu'une petite vingtaine de personnes. Ce qui restait du convois Michigan arriva en vue du camp et se dirigea vers l'entrée du poste avancé.

Il y avait vraiment beaucoup de réfugiés qui se pressaient aux portes du camp, tout le monde attendaient pour pouvoir passer une visite médicale afin de savoir s'il pouvait entrer sur les terres de Hawkwood. Bobcat n'était pas du genre très patiente quand elle se trouvait en terrain découvert et à la merci d'une attaque ennemie. La jeune femme restait aux aguets pour prévenir une éventuelle "complication". Monsieur Charles lui était parti pour parlementer avec les gardes pour savoir ce qui se passait ici et connaitre un peu le nouvel environnement de vie. Il y avait vraiment beaucoup de monde, mais cela n'empêcha pas Bobcat de remarquer une personne avec un comportement étrange. Elle semblait malade, les symptômes ne pouvaient pas tromper, sudation extrême, une expression livide, le tient pâle, les mains se nécrosaient, bref elle savait ce que cela voulait dire. S'approchant discrètement du malade, Bobcat se plaça juste derrière et dégaina son pistolet. Suite à la déflagration il y eut un léger mouvement de panique, puis le silence se fit rapidement pour faire place à la stupéfaction. Tout le monde regardait cette jeune femme qui venait d'abattre de sang froid un homme d'une balle en pleine tête. Sans rien dire elle rangea son arme et retourna vers le convois tout en gardant ses sens en éveille. Il était maintenant très clair que l'on n'était absolument pas en sécurité ici.

- Bobcat: Eh ! Les gars faites bien attention. Cet endroit n'est pas sûr et il y a un risque d'infection. Vous vous enfermez dans les véhicules et vous n'ouvrez à personne. Il faut limiter au maximum les risques de propagation de l'épidémie, on doit se protéger des autres. Ajouta-t-elle en lançant un regard inquisiteur sur la foule qui se trouvait autour du convois Michigan.

Au niveau des bonnes nouvelles, le Général pouvait d'ores et déjà penser à autre chose. Suite au coup de feu, la salle d'entretien devint étrangement silencieusement, et les réfugiés présents furent relativement mal à l'aise. Campbell se releva alors avec vitesse, et fit signe aux hommes de rester. Il y avait suffisamment de monde dehors pour gérer la situation. Toutefois, l'officier s'accorda un détour par la tente de l'état major pour y prendre son fusil Garand, baïonnette au canon.

Si le passage sud était toujours en proie à une vive tension, ce coup de feu avait créé une panique que les miliciens avaient du mal à contenir. Tout ceux qui avaient des doutes quant à leur santé craignaient de subir le même sort, et certains civils très certainement contaminés s'enfuirent en contournant le camp, par désespoir. Les sentinelles eurent raison d'eux, ce qui n'arrangea pas la situation. Encore un peu et les foules se disperseraient. Par sécurité, il faudrait abattre tout ceux qui se dirigeraient vers la ville... Un carnage. Après avoir été brièvement avisé de la situation par un médecin présent, le Général décida d'agir et monta sur une table pour être vu de tous, sa voix portant d'autant plus loin.

- Restez immobiles!
Nous allons vous séparer en cinq groupes pour mieux vous encadrer, vous retrouverez vos compagnons de route à la sortie nord, avec des vivres.

Promettre une récompense permettait toujours d'attirer un peu l'attention. La plupart des gens ci-présent étaient affamés, et cette offre permettrait de les tenir en laisse le temps de maîtriser la situation.
Son discours terminé, la silhouette de l'officier dégringola de son piédestal et entama une liste d'ordre en direction de ses subordonnés. Comme convenu, la foule fut scindée en cinq, et les hommes au repos furent réquisitionnés pour surveiller l'évolution des choses. De son coté, le Général était passé dans les rangs civils pour obtenir des informations. Il ne pouvait cependant se permettre d'entrer dans la foule, au risque de subir une malencontreuse infection. Il questionna donc les personnes au périphérique des groupements, et réussis à connaître l'identité de la tueuse. Une femme relativement jeune, qui semblait guider un petit convois mobile, en retrait. Campbell se dirigea vers eux sans plus attendre, deux hommes armés de pistolets-mitrailleurs l'encadrant.

- Qui êtes-vous.

Il venait tout juste d'arriver à hauteur de l'éclaireuse, la fixant d'un regard perplexe. Décidément, même une jeune femme pouvait provoquer une émeute ici. Il était décidément temps de déplacer le camp.

En fait après la stupéfaction fit de nouveau place à un mouvement de panique quand les gens comprirent pourquoi l'homme avait été tué. La foule se pressa pour entrer dans le camp, d'autre tentèrent de contourner l'avant poste pour rejoindre la ville de Hawkwood. Les miliciens après un bref moment d'hésitation se mirent à faire feu sur la foule en proie à la peur. Des gens furent piétinés, d'autres perforés voir déchiquetés par les balles crachées par les mitrailleuses et les fusils des militaires. C'était simplement la folie, mais Bobcat ne se préoccupait pas de ça, elle guettait le retour de Monsieur Charles. Par précaution elle fit mettre les motos dans la camionnette. Tout le monde était enfermé dans les véhicules du convois, sauf elle qui se tenait assise sur le toit du camion citerne pour mieux observer les choses.

Finalement un homme arriva à faire revenir le calme en faisant des promesses, qu'il ne tiendrait probablement pas, mais ce n'était pas là le problème pour Bobcat qui cherchait toujours des yeux Monsieur Charles. Une fois le calme revenu les gens se remirent en rang et attendirent bien sagement leur tour. Elle remarqua que son mentor se trouvait près du bureau avec les médecins de la base, rassurée elle finit par descendre du toit du camion citerne. Les gens la regardaient avec méfiance et crainte. Après quelques minutes un homme en tenu d'officier encadré par deux soldats arriva à sa hauteur et se mit à lui parler.

- Général Campbell: Qui êtes-vous ? Demanda-t-il sans fioriture.

La jeune femme regarda l'homme, le détaillant des pieds à la tête. Le ton employé et son air perplexe firent légèrement sourire Bobcat, qui se retourna pour passer quelques consignes aux membres du convois sans faire plus attention aux militaires. Finalement une fois qu'elle eut fini de donner des directives elle se retourna pour faire face à cet homme et planta ses yeux dans le regard de ce dernier. Sur un ton calme et monocorde l'adolescente décida de répondre à cette personne qui semblait être une sorte d'officier.

- Bobcat: Quand on est poli on commence par se présenter avant de poser des questions et franchement je ne vois pas pourquoi vous semblez si perplexe. Cet homme était contaminé et ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne se mette à chasser les autres. Grâce à moi, vous avez évité une contamination des réfugiés. Après les gens ont eu une réaction complètement stupide, ce qui leur est arrivé n'est que ce qu'ils méritaient. Si les gens ne sont pas capables de réagir comme il faut ils finiront par se faire avoir tôt ou tard et deviendront un danger pour les survivants.

Jetant de temps en temps un regard en direction du bureau de pointage à l'entrée du camp afin de voir ce que faisait Monsieur Charles la jeune femme montrait son peu d'intérêt pour son interlocuteur. Elle fit un signe au convois et aussitôt les moteurs se mirent à vrombir, il semblait que ce soit le tour de nos amis de se faire pointer et de passer à la visite médicale. Regardant les véhicules passer, elle s'assurait qu'il n'y ait personne à la traine. Tout le monde semblait maintenant être entré dans le camp pour se faire recenser et ausculter. Alors, Bobcat se tourna de nouveau vers l'homme et lui dit sur un ton toujours aussi calme et monocorde.

- Bobcat: Si vous avez fini, il faut que je rejoigne les miens. Commençant à partir, elle rajouta en substance. Seul les plus aptes arriveront à survivre et il ne faut pas faire de sentiments sinon on finira par tous y passer.

La jeune femme s'exprima avec un culot unique, qui fit rager les hommes du Général. Ce dernier se faisait une petite analyse de la demoiselle pour la cerner psychologiquement, comme il le faisait pour toutes les personnes avec qui il discutait. De plus près, on remarquait d'autant mieux sa jeunesse. Plus une jeune adolescente qu'une jeune femme, ses manières rebelles traduisaient une autonomie prononcée peut être un peu trop tôt. Comme lui. Pourtant, il ne tuait pas les gens par simple plaisir de créer une panique meurtrière.
Aussi, dès qu'elle tenta de s'esquiver, le Général plaça son arme en travers de son chemin.

- Quand on est polie, on ne créé pas d'émeutes mortelles. Votre entêtement stupide a coûté la vie d'une demi-douzaine d'homme. Si vous n'étiez pas intervenue, l'homme qui vous avez abattu aurait été diagnostiqué par les médecins et mit en quarantaine. De plus, l'infection n'est effective qu'après la mort d'un individu, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, on ne laisse pas les cadavres par terre.

Il abaissa son arme, déposant ensuite la crosse au sol. Un sous-officier arriva alors et chuchota quelques mots à Campbell, avant de repartir à son poste. Le Général en revînt à son interlocutrice:

- Je vais discuter avec votre chef de groupe, il répondra de vos actes. Rappelez vous cependant que vous n'êtes que tolérée ici, Hawkwood n'est pas un dû, comme vous semblez le croire.

Son regard se détourna sur la foule de réfugiés. L'ordre semblait être revenu, et les morts étaient abattus d'une balle en pleine tête par sécurité. Des enfants étaient cependant blessés par piétinement, et la misère se faisait ressentir partout plus que jamais. Et tout ça pour un coup de feu.

- Vous ne faîtes pas de sentiments car vous avez suffisamment vécu pour savoir que c'est dangereux. Mais c'est le cas pour tout le monde ici, personne n'a été épargné. Vos ainés en sont d'autant plus sage, écoutez-les.

Le Général s'en tînt là et fit demi-tour. Le dirigeant du convois était au poste d'entretien 4. Il pourrait ainsi déterminer si ce convois valait la peine de le laisser passer, il était inutile de faire entrer des personnes susceptibles de se joindre au pillard par simple intérêt. Toutefois, l'officier laissa une dernière recommandation aux soldats qui s'apprêtaient à le suivre:

- Surveillez qu'elle ne déclenche pas d'autre mouvement de panique. Faîtes moi le plaisir de l'assommer dans le cas contraire.

Il était inutile de chercher à mater une adolescente rebelle. Toutefois, son caractère fort était intéressant. S'il avait eu le temps, le Général aurait certainement tenté de discuter plus longuement avec elle. Il espérait toutefois trouver une personne capable de canaliser la demoiselle lorsqu'elle serait en ville. Le dirigeant du convois avait il sa considération? C'est ce qu'il lui fallait déterminer à présent...

- Vous êtes le leader de ce groupe? Je suis le Général Campbell, je m'occupe des miliciens de la région. L'un de vos membres vient de manquer de créer une émeute mortelle en abattant de sang froid un civil. Est ce que vous pouvez répondre de ses actes?

Réajustant sa casquette militaire pour se couvrir du soleil, il toisa silencieusement son interlocuteur. Il n'y avait pas d'agression dans sa voix, juste une forme de volonté. Mais les morts déclenchés par la jeune éclaireuse semblaient l'avoir irrité suffisamment pour que son regard perde de sa neutralité.

La réaction du gradé qui lui barrait le passage de son arme fit doucement sourire l'adolescente. Elle savait pertinemment qu'elle allait avoir le droit à un laïus de bonne morale, de savoir vivre ou toutes autres choses dans le genre. Pourquoi tout le monde voulait lui donner des leçons alors, qu'elle était la plus apte à survivre dans ce monde hostile ? C'était certainement dut à son jeune âge, les gens sont parfois si stupide de s'arrêter uniquement à ce qu'ils voient. Bref elle écouta bien sagement en prenant un faux air ingénu. Et voilà, le déballage de sermon en tout genre, ne pas créer d'émeute, ne pas tirer sur les gens contaminé, obéir aux ordres ... Patati-patata. Puis elle tiqua sur l'une des remarques de l'homme. Il allait demander au chef du convois de répondre de ses actes à elle. Il n'allait pas être déçu le militaire, car Monsieur Charles n'est pas un rigolo qui fait dans le sentiment. Il faut dire que Bobcat était un ange à côté du vieux trappeur, mais lui avait plus de vécu et donc plus d'expérience en relation humaine ou en diplomatie. Bref elle se délectait à l'avance de la rencontre au sommet entre les deux hommes. Par contre, la dernière réplique du chef du poste avancé ne lui plut pas du tout et le fit remarquer avec une certaine virulence.

- Bobcat: J'vous préviens les guignols, le premier qui tente de me frapper je le tue et cette fois je n'utiliserai pas mon pistolet comme cela il n'y aura pas d'émeute. Allez tchao les loosers, je dois rejoindre les miens.

Bobcat se dirigeait vers le convois pour attendre le dénouement de la conversation entre les deux "chefs" qui promettait d'être vraiment savoureuse. D'ailleurs le militaire était déjà à la hauteur de Mosieur Charles et il entra dans le vif du sujet. La scène faisait sourire l'adolescente, car elle voyait bien que le chef de ce camp de base était énervé et qu'il tentait de manière plus ou moins subtile d'impressionner le vieux trappeur. Un instant elle pensa qu'il allait s'en prendre une s'il continuait à se la jouer super chef militaire et de toiser Monsieur Charles de cette manière, du moins c'est ce qu'elle ferait, elle.

- Général Campbell: Vous êtes le leader de ce groupe? Je suis le Général Campbell, je m'occupe des miliciens de la région. L'un de vos membres vient de manquer de créer une émeute mortelle en abattant de sang froid un civil. Est ce que vous pouvez répondre de ses actes?

Le vieux bonhomme regarda le jeune coq qui se rajustait pour se donner un air militaire plus prononcé. Il finit de remplir les formulaires et autres paperasses inutiles avant de se consacrer entièrement à son interlocuteur. Le vieux trappeur était particulièrement impressionnant, car il était très grand et avait une carrure de pilier de rugby. L'homme faisait pas loin des deux mètres de haut pour un poids avoisinant les cent vingt kilos et tout en muscle. Il était brun et avait les cheveux long, très long. Son visage d'homme de cromagnon se cachait sous une luxuriante barbe. Bref au premier abords Monsieur Charles était le genre d'homme qui faisait peur et que l'on ne voulait pas rencontrer dans un coin sombre. Le "vieux" comme l'appelait certain membre du convois se racla la gorge afin de se l'éclaircir avant de répondre. Le ton était enjoué et amical.

- Monsieur Charles: Ecoute petiot, je ne comprends pas trop de quoi tu m'parles. Si tu pouvais être un peu plus clair et précis ça me permettrai de te répondre. Après une courte réflexion il reprit la discutions avec un grand sourire. Hum ! Oui, je pense savoir de qui tu parles. J'espère pour toi que tu ne l'as pas provoquée, car tu n'es pas sortie d'la mouise, mon p'tit gars. Franchement Bobacat c'est la meilleure, mais elle a un caractère bien à elle. J'peux te dire que tu ne trouveras pas meilleur que la p'titote pour les boulots d'éclaireur. Au fait moi c'est Monsieur Charles et je suis le guide du convois Michigan.

Bobcat regarda un peu de travers le "vieux" comme si elle n'était pas contente qu'il ne prenne pas plus ouvertement sa défense. Quittant le reste du convois elle se dirigea vers les deux hommes toujours accompagnée de ces deux gardes chiourmes. Le vieux trappeur la voyant arriver fit un signe à son interlocuteur qui voulait dire "faut reste calme, car elle va s'énerver un peu". Il ajouta un clin d'oeil et un large sourire au grader, un truc qui voulait dire "tu vas voir comme je vais la faire monter en régime la petite". Elle fut rapidement sur les lieux de la conversation et sans attendre d'invitation et rentra dans le vif du sujet sans mettre de gants.

- Bobcat: Ecoute moi bien toi le big boss du coin. Ce coin n'est pas un dut comme tu le dis si bien, mais je vais te dire que les gens qui sont dans ce convois ont bien plus d'expérience en survie que tous tes hommes réunis. On a traversé tout le pays avant de venir ici alors, s'il faut faire encore quelques kilomètres de plus cela nous fait pas peur ... Elle fut coupée par le "vieux" qui reprit la parole pour arrondire les angles.

- Monsieur Charles: On va s'calmer la p'tiote. C'est à moi de voir si cela vaut le coup de rester ou pas. Maintenant retourne avec les autres et pas de discutions. Allez oust, va la-bas avec les autres. Se tournant vers le militaire. c'est qu'elle a du caractère Bobcat, mais c'est une personne extraordinaire. Il n'y a pas meilleur qu'elle pour trouver ce que l'on cherche. Par contre, elle a raison sur un point. On a traversé ce pays dans tous les sens et on est encore vivant ce qui vous prouve bien nos qualités, certes on a perdu beaucoup de monde, mais j'aimerai voir ce que les autres serait capable de faire dans les-même conditions que nous. Je ne sais pas trop ce que vous cherchez en me parlant, mais en aucun cas je ne dirai du mal des gens qui sont avec moi. Ils sont comme ma famille. J'ai confiance en chacun d'eux et c'est réciproque.

Sans entrain et en grommelant l'adolescente retourna vers le convois. Elle tapait dans les cailloux qui croisaient sa route en signe de protestation. Elle était toujours encadrée par les deux guignols du big boss du poste avancé et cela rajoutait de l'agacement supplémentaire, mais elle ne dit rien par respect pour le "vieux".

PS: J'ai donc joué Monsieur Charles comme un PNJ. Voilà quelques rapide infos sur lui.


Voilà une petite image pour vous donner une idée de l'apect physique de l'homme. Il faut savoir que c'est un homme assez solitaire qui vivait dans la région des grand lac comme garde forestier avant le début de l'infection. Il a un caractère très joueur, il est souvent de bonne humeur et il est très amical avec les gens. Ceux qui le connaissent bian savent que ce côté gentil est une façade pour cacher ses blessures. Je n'en fait pas trop, car si quelqu'un veut jouer Monsieur Charles, il ne faut pas qu'il soit trop coincer dans sa vision de l'homme.

Assis dans un coin du camp près de l'endroit où le convois Michigan s'était arrêté, Nathanaël reçu un caillou dans le dos alors qui jouait paisiblement un morceau de guitare, cette dernière était d'un bois sombre et vernis, de l'instrument sortait la douce mélodie de Silverchair, Suicidal Dream. Suite à quelques mélodies calmes, le garçon reçu un ancien chapeau noir ,d'un militaire, ce qui le protègerai de la chaleur et des coups de soleil. Relevant et tournant la tête, il vu l'adolescente qui avait provoqué toute cette panique. Ramassant la petite pierre, il la tendit à la jeune femme qui grommelait des paroles incompréhensibles.

- Pourquoi tant de haine ? lui dit-il d'un air plutôt ironique. Tu devrais éviter d'attirer l'attention sur toi de cette manière ...

Faisant demi-tour, le garçon ajouta d'un ton lassé:

- Ce serait aimable de ta part d'éviter de me lancer des pierres dessus. C'est déjà assez désagréable de jouer dans un endroit pareil.

Bizarrement, le nouvel interlocuteur du général lui rappela quelques grands sportifs de l'ancien temps, des monstres de muscles et de nerfs capable de briser une vague humaine. L'effet en était d'autant plus bizarre que le militaire s'était franchement attendu à trouver un homme à la carrure d'un vieillard, comme l'étaient souvent les patriarches ces derniers temps.
Haussant un sourcil, Campbell digéra après un bref regard l'allure du géant, puis ses paroles. Au moins, il avait la personnalité qui allait avec son imposante stature. D'un coté, l'entendre parler avec une voix fluette aurait été franchement étonnant.

- Et bien, bonjour monsieur Charles.

Campbell se demanda un instant s'ils étaient tous comme ça dans leur convois. Autant dire que les miliciens dans la ville allaient avoir du boulot pour gérer ces nouveaux arrivants. Il ne put toutefois pas poser la question, car la sale gamine revînt à la charge, plus effarouchée que jamais. L'un des soldats derrière elle se mit à brandir son arme pour lui mettre un coup derrière la tête, mais le Général l'arrêta d'un regard avant qu'il ne la frappe. Son caractère était épouvantable, mais sa personne pouvait être d'une utilité intéressante. Le Général s'accorda donc un petit instant de réflexion avant de se prononcer, pesant le pour et le contre de la situation, le regard ailleurs.

- J'avoue que vos compétences de survie et votre chance doivent être remarquables pour être arrivés jusqu'ici. En revanche, la civilisation pose de nouveaux dangers. Des pillards attaquent les civils non escortés ou les convois vulnérables, et les villes au nord ont pris en grande majorité l'option de l'isolement. Nous n'avons pour ainsi dire aucun contacts avec elles depuis deux bonnes années.
Si vos membres sont si doués que cela, peut être que j'aurais du travail pour vous, payé en vivres et autres denrées. Nous nous assurerions toutefois qu'aucun de vous ne reviennent avec un membre en moins. Peut être n'en êtes vous pas convaincu, mais nous avons eu nous aussi notre part d'attaques et de morts dans cette histoire.

Appuyé contre son arme, le milicien se tût et observa les véhicules passant devant eux, ainsi que les réfugiés en entretiens. Finalement, ce qu'il y avait de dérangeant chez ce trappeur, c'est qu'il était nettement plus difficile de le cibler mentalement qu'une autre personne.

Cela faisait maintenant quatre jours qu'ils marchaient, le voyage aurait du en prendre deux... Mais avec les nouveaux évènements, il fallait être constamment sur ces gardes.
Du groupe de départ, il ne restait qu'une dizaine de personne. Ils n'étaient plus très loin qu campement, où les miliciens prenaient en charges les nouveaux réfugiés, afin de savoir si oui ou non ils constituaient une menace, et si oui ou non ils auraient accès a la ville. C'était un passage obligatoire pour rejoindre la base principale des Blacks Dogs. Essayer de le contourner était du suicide avec la tour de garde et les sentinelles dont la ligne de mire était époustouflante et couvrait presque tout le périmètre.
Le meilleur moyen était de se faire passer pour des civils, puis d'utiliser le relief de la carte pour passer inapercus.
Pendant qu'ils réfléchissaient à leurs situation en haut de la colline, tout en gardant un oeil sur le camps en contrebas, ils entendirent un coup de feu. En y regardant de plus près, ils comprirent qu'en bas, c'était l'écatombe. Un simple coup de feu avait réussit a affoler tout ces civils qui, de peur, couraient en direction de la ville. Ils ne firent pas long feu...

- Les imbéciles, un simple coups de feu suffit a les affoler autant...
- Oui mais au moins nous somment fixés, tenter de passer en contournant le camps est suicidaire, le seul moyen est de se confondre a la foule. Ca devrais aller avec le chaos qu'il y a en bas. Après, nous profiterons du relief et de la nuit pour rejoindre l'ex base militaires.
- Tu oublis qu'on passent difficilement avec nos équipement, on devraient les cacher dans les sièges de la 4x4.
- En aucuns cas! Ces miliciens sont de véritables fouines, si ils trouvent les armes cachés, on est foutus. Non, faut les garder sur soit, de toute facon, tout le monde porte des armes aujourd'hui, c'est pas nouveaux.
- Oui mais comment tu veux le cacher lui, *montre du doigt Onigoro* regarde le, il est tout excité avec ce qui se passe en bas, et un katana, c'est pas vraiment l'arme la plus efficace en tant normal contre des zombies...
*Onigoro ne fait attention a cette conversation, tellement captivé par ce qui se passe plus bas*
- Ca ira je vous dit. *donne un coup de coude a Onigoro* Onigoro, pas de massacres pour aujourd'hui ok?
- Ouai, ouai j'ai compris... fais chier
- Bon, alors vous avez bien compris les gas, pas de sang pour aujourd'hui, on est de simples civils venu chercher refuge. Cela fait quatre jours qu'on marche, on a essuyé de lourdes pertes, environ la moitié du groupe. On vient de Sacramento et on est terriblement fatigué. Ah et j'oubliais quelques chose d'important, laissez la dope et le reste de la marchandise ici, faut pas s'attirer les regards...
*des râles générals se font entendres, pendant que la troupe se délaisse de ses biens.*
- Ok les mec, let's go! Suivez bien les ordres et tout se passera bien.

C'est ainsi qu'Onigoro et sa bande se mirent en marche pour le campement millitaire. Ils y arrivèrent une demis heure plus tard, et se glissèrent dans la foule, attendant qu'on les examines.

Slaine fut coupée dans sa progression par l'intervention d'un jeune homme. Il tenait dans sa main une guitare. Elle le regarda, le détaillant avant de choisir comment elle allait réagir à son "attaque" verbale. Il lui semblait bien chétif pour être un survivant, enfin dans le sens qu'elle l'entendait. Un survivant pour la gamine c'était une personne capable de vivre en milieux hostile sans problème ou alors, c'était un guerrier dans le genre de Monsieur Charles, voir les deux à la fois. Bref à première vu elle le trouvait bien trop frêle pour être quelqu'un de ce genre. Il devait être l'un de ses planqué qui n'avait presque pas rencontrer de morts-vivants sur sa route. De plus il tentait de faire de l'humour en lui donnant, ce qui était probablement l'une des pierres dans laquelle elle avait donné un coup de pied. Après une rapide réflexion Bobcat avait décidé de remettre en place cet insolent. Il ne la connaissait pas et il voulait lui donner des conseils, lui dire comment se comporter ou elle ne savait quoi d'autre. Toujours encadrée de ses "gardes du corps" la gamine planta son regard noir dans celui du jeune homme et lui adressa la parole.

Slaine Thiernan: Ecoute toi, je ne sais pas qui tu es, mais si tu me cherches, tu vas me trouver. Ranges ton cailloux, retournes à ta musique et fiche moi la paix.

Elle avait décidé de faire cour, car elle avait autre chose à faire que perdre du temps avec lui. D'ailleurs sans attendre sa réaction elle reprit son chemin en direction du convois Michigan. D'un geste de la main elle fit signe aux deux soldats qui étaient avec elle de partir, elle ouvrit la porte du Hummer et grimpa dans le véhicule. Le convois se mit en route en direction de la ville de Hawkwood. Le Hummer s'immobilisa à côté de Monsieur Charles qui était encore en train de parler avec ce prétentieux officier qui avait voulu donner une leçon à Slaine. Lui aussi elle ne l'aimait pas, pour qui se prenait-il à jouer les chefs avec elle ? Bref la gamine était assise à l'arrière du véhicule et attendait tranquillement le retour du "vieux" pour mettre les points sur les i. En effet elle voulait avoir une explication sur son comportement et le fait qu'il ne l'ait pas plus défendu que cela. Rancunière la petite ? C'était peu dire.

Monsieur Charles: Bon mon gars, je te laisse, car j'ai encore du boulot et on n'est pas encore arrivé. Si tu veux que l'on reparle de tes missions passe me voir en ville une fois que l'on sera installé. Par contre, il faudra trouver un moyen d'effacer l'ardoise entre toi et Bobcat et là, j'te dis que ça va être galère, car elle est particulièrement rancunière la p'tiote. Allez à plus le minot.

Monsieur Charles monta dans le Hummer, à la place du passager avant et le véhicule démarra pour rejoindre le reste du convois qui était en route pour Hawkwood.

La jeune femme c'était arrêtée, considéra Nathanaël quelques secondes puis planta son regard froid et noir dans celui du garçon pour lui adresser quelques mots. La voix était plutôt belle malgré un ton aussi glacé que son regard.
" si tu me cherches, tu vas me trouver. " Ces mots résonnait dans la tête du jeune homme. Bien qu'il eu senti l'antipathie de la jeune femme, Nathanaël ne pu s'empecher d'éprouver une envie de la revoir. Il ne savait pas pourquoi, mais cette voix le hantait... C'est sur cette première interaction avec la personne qui fut résponsable de la boucherie passée que le jeune homme reparti en direction du général.
Arrivé à sa hauteur il lui confia:

" Quelle numéro celle là ... Pensez-vous pouvoir tirer quelques choses de ce convois ? "

Attendant la réponse de ce dernier, le garçon s'assit et reprit ses doux airs musicaux.

[Etant donné mes indisponibilités très contraignantes (et non voulues), je vais débloquer tout le monde!]

Grands ou petits, tout ceux qui appartenaient au convois Michigant semblaient bel et bien dotés d'une volonté quasi agaçante. Après tout, ce genre de caractère accordait souvent plus de chances de survie que le ô combien noble sacrifice pour ses compagnons. Il faudrait toutefois veiller à ce que l'individualisme ne se développe pas trop au cours des prochains mois.

- Au plaisir.

Croisant les bras d'un air dubitatif, le Général observa les véhicules quitter le camp pour rejoindre la ville. Ces derniers croiseraient sur leur chemin des camions de transport de matériels et de sapeurs, déjà en route pour préparer l'expédition vers le Sud. Jeep, véhicules agricoles modifiés en véhicules de constructions, pioches pelles et matériaux, tout était déjà en route pour la grande aventure. Ou la grande mésaventure, a voir. Ce cauchemar logistique prendrait toutefois quelques jours avant d'être mis au point. Campbell avait d'ors et déjà mis quelques hommes de confiance sur le coup. Il y a d'autre chats à fouetter, comme els blacks dogs ou les contaminés par exemple.

Le Général fut interrompu dans ses réflexions par le jeune Nathanaël. Visiblement, lui aussi venait de connaître la voix doucereuse de Slaine et ses manières de gente dame. A cette pensée, l'officier ne put réprimer un sourire exaspéré.

- Je crois qu'il y a autant de compétence chez eux que de sale caractère, ce qui est très problématique. Mais ce n'est pas le soucis le plus important, pour l'instant. Je vais rester ici encore un peu pour gérer la prochaine expédition que nous allons effectuer dans les terres stériles. Des éclaireurs partiront d'ici quelques jours, quand les unités sniper seront de retour pour les couvrir. Si tu veux, je ferais passer le mot pour qu'on te mette au courant, il te suffira de prendre des nouvelles d'un milicien. En attendant, estimes que tu as quartier libre, et...

Se remémorant soudain de la patrouille 3616B, il fouilla les poches de son imperméables et en sortit une grenade de forme circulaire, qu'il lui tendit avec précaution.

- Pour l'aide ce matin. Je pense que ça pourra toujours te tirer d'un mauvais pas.



Perception des contrôleurs: 9


Fort heureusement pour leur bande, le campement était submergé par un flot incessant de réfugiés, d'ingénieurs, et de convois allant et venant au rythme des contrôles par les miliciens. Personne ne fit très attention a ce soit disant groupe de réfugiés, et bien qu'ils leur confisquèrent les armes au dela de la gamme "revolver", tout le reste put passer incognito...

Une chance pour les pillards.

Comme l'avait prévu Cyracus, la bande de pillard passa inaperçue, malgré Onigoro qui eu une mine de dégout et de rage quand les contrôleurs lui retirèrent ses armes, calmé par le regard de son chef. Des fois, un regard suffit a déclarer ses intentions, celui-ci pouvait se traduire par: -Attend un tout petit peu, bientôt tu pouras tuer autant que tu le désir. Onigoro se laissa donc faire, même s'il n'aimait pas être désarmé.

Après que toute la bande fut controlée, on les fit attendre près d'une heure avant de les examiner. C'est qu'il y a un grand nombre de réfugiers et très peu de médecins sur place pour s'en occuper... C'est un jeune soldat qui vint les chercher pour les ammener dans la tente de l'un de ces dernier. Les résultats ne surprirent personne: aucun signes de contaminations pour chaque un des membres. Ceux qui avaient été griffé, mordu ou qui avaient été en contact avec du sang d'infecté été tous mort, d'un coup d'épée bien ajusté entre les deux yeux. C'était Onigoro qui s'occupait de ce travail, c'est a lui que la tache convenait le plus: il y éprouvait un plaisir alors que cela répugnait la plupart des autres membres.

En sortant de la tente, Cyracus dit, suivit d'un clin d'oeil:

- Ben, vous voyez les gas, tout va bien. C'était pas la peine d'en faire tout un plat. Bon on récupère nos affaires et on y va.