[Terminé] Patrouille sécuritaire 3616B

La jeep se stoppa près de la sortie sud de la ville, crachotant un dernier vrombissement sonore avant de se taire. Un soldat placé à la mitrailleuse arrière dévisagea les gens aux alentours, tandis que le Général mit pied à terre. Un talkie walkie à la main, il réajusta sa casquette militaire sur sa tête avant d'approcher l'appareil électronique de sa bouche.

~Campbell à Zoy, on part dans 3 minutes.

Un bruit électronique lui répondit, suivit d'un "Ok on arrive" très dégagé. Non, vraiment, les hommes manquaient de rigueur ces derniers temps, il faudrait y remédier.
Laissant échapper un vague soupire, le milicien se tourna vers la populace présente, réunie en cercle, alors qu'ils observaient comme à l'accoutume le départ matinal des éclaireurs de la journée. Cette petite mission de routine ne l'était pourtant pas, puisqu'elle permettait d'informer la population du degré de dangerosité des terres dévastées, afin de s'équiper en conséquence. Des voyageurs avaient mystérieusement disparus ces derniers jours, et l'inquiétude stagnait au dessus de la ville comme une ombre menaçante. Il était temps de faire une expédition plus poussée pour rassurer les gens.

- Est ce qu'il y a des volontaires aujourd'hui?

Le Général observa en silence les personnes face à lui, avec une impassibilité étonnante. Pour être franc, il ne s'attendait pas à avoir des adjoints zélés aujourd'hui. Les gens étaient bien trop inquiets d'une réelle menace, et tous les volontaires avaient déjà été recrutés la semaine passée lors d'une grande opération de propagande: Hope. Trouver une bonne âme en plus, même pour une seule mission, restait tout de même une aide à ne pas négliger.

- Personne?

Nouveau soupire. Cette patrouille se ferait donc à trois.
L'officier pivota sur lui même et embarqua à la place de passager, attrapant au passage son fusil Garand déposé de coté. Il estimait par intuition le nombre de contaminés en liberté à une petite demi-douzaine. Mais ils pouvaient très bien créer à un seul un désastre...

Ayant entendu un bruit de moteur dans une rue adjacente à celle qu'il occupait actuellement, Nathanaël, guitare sur le dos, armes à sa ceinture, se hâta pour voir ce qu'il se passait par là.
Courant dans la ruelle ornée de bâtisses en ruine, sans fenêtre, esquivant les clochards qui peuplaient la zone, le jeune garçon déboucha dans la rue principale d'où provenait le ronronnement d'un moteur.
A la vue de la Jeep ( HRP: C'est un peu la tête que j'aurais fait si j'avais vu une Jeep avec une mitrailleuse... Bref. ), le garçon pensa qu'il était peut-être temps de comprendre un peu ce qui était arrivé à cette ville et à ses alentours.

Le véhicule redémarra et se mis à avancer.

Hé ! Attendez ! Il vous reste une place pour moi ?

Suivi d'un signe de tête approbateur du pilote, le tireur à l'arrière de la jeep, tendit sa main et aida Nathanaël à monter.

Le voila parti avec le Général et ses hommes.

Une secousse ébranla le véhicule, le doux ronronnement caractéristique de la jeep reprenant son ton saturé. Le pilote allait appuyer sur le champignon lorsqu'un homme se présenta finalement et demanda à monter, arrachant un sourire carnassier au pilote.

C'est finalement à quatre que l'expédition aurait lieue.

D'autres véhicules débarquèrent de part la route principale et rattrapèrent la jeep du Général, chacun se regardant en un accord tacite. Et puis tout le monde prit une direction différente, couvrant le maximum de terrain. Sur 8 escouades, seules 2 avaient trouvé un volontaire. En comptant Nathanaël, bien entendu..

- Bienvenue pour la patrouille 3616B. Qu'est ce qui t'as motivé à venir avec nous, dis-moi?

L'officier avait tourné sa tête vers lui et le détaillait du regard, notant rapidement son arme de poing à ses flancs, ainsi qu'un équipement sommaire. Le mitrailleur jouait quand à lui avec les mécanismes de son arme, se cramponnant au manche pour ne pas tomber lorsque le pilote effectuait un virage. La route devenait de plus en plus accidenté, et devenait pour ainsi dire inexistante.

- Prépares ta quincaillerie, on ne sait pas ce qui va nous tomber dessus une fois en dehors du périmètre sécurisé.

- Honnêtement, je ne sais pas... Mais passé mon temps dans cette ville à rien faire devenait insupportable... Un peu d'action pour changer, ce n'est pas si mal vous ne pensez pas ?

Bien qu'il eu par le passé à se défendre contre les monstres du Fléau, Nathanaël ne put s'empêcher de laisser échapper un léger frisson.
Nouvel ébranlement de la jeep. La route proprement dite s'arrêtait ici. Bien qu'étant dans un véhicule de circonstance, le jeune homme se demandait comment ils allaient continuer sur ces terres stériles où il ne restait que les dépouilles des arbres, comme un hiver qui durerait éternellement pour ces landes.

Continuant tant bien que mal sur les sentiers rocailleux, notre groupe de survivants approcha d'un cargo enflammé.
Avançant avec prudence, ils découvrirent la carcasse d'un véhicule qui était supposé arriver en ville il y a quelques jours avec des gens non contaminés.

C'est ainsi, que commencèrent les investigations.

Finalement, le jeune homme était simplement un homme d'action en manque d'adrénaline. Après tout, pourquoi ne pas canaliser cette fougue à bon escient, pensa avec silence le Général.
Le chemin arpenté par le petit groupe devenait de plus en plus rêche, et la jeep dû ralentir un peu pour éviter des obstacles pierreux ça et là. Il n'y avait que très peu de changements d'altitudes aux alentours, mais des rebords plus escarpés sortaient parfois de terre comme des vestiges passés, témoin d'une époque ancestrale. La réalité n'en était pas si éloignée.

Cependant, une tache sombre se dessina à l'horizon. Un petit point de lumière, faible, ainsi qu'un fin volute de fumée âcre. A mesure que le véhicule se rapprochait, on pouvait plus nettement discerner la silhouette d'une camionnette de modèle standard, son flanc ouvert par ce qui semblait avoir été une explosion.

- Pillards...

Le pilote fut prit d'une humeur plus taciturne, et se gara en maugréant près de l'épave fumante de ce qui avait sûrement été un convois isolé de survivants. Campbell mit pied-à-terre, Garand sur l'épaule, et sa baïonnette pendant à ses cotés en attendant qu'il l'accroche en vue d'une escarmouche. Si cette arme se révélait efficace au corps-à-corps, elle avait tendance à baisser la précision de par son poids plutôt dérangeant. Elle était donc potentiellement inutile pour l'instant, sauf en guise de coutelas.

~Équipe 2,3,4,5,6,7 et 8, nous avons retrouvé un reste de convois civil attaqué par les pillards. Vérifiez s'il en reste dans la zone et...

Le Général se tut et observa une forme inanimée à une dizaine de mètre de là. Les corps des victimes étaient éparpillés aux alentours du camion. Ce qui ne collait pas, c'était leurs blessures. Les pillards n'en étaient pas à l'origine. L'officier attrapa son arme et y plaça la baïonnette.

- Zack, Doyle, le bleu, prenez des armes de frappe et décapitez les corps. Il y a des marques de morsure, ils se relèveront peut être d'ici 12h. Des contaminés ont peut être réussis à s'échapper d'ici...

Un pas, puis deux, et l'officier planta le bout de son arme dans la tête d'une des victimes. Un jeune homme d'à peine 17ans. Ça aurait pu être Nathanël qu'on ne l'aurait pas reconnu. Les contaminés avaient arrachés une bonne partie de la peau de son visage... L'odeur de putréfaction n'était pas des plus agréables.

- Et qu'on en finisse vite...

Pas besoin de le dire deux fois. Le jeune garçon, scrutant les abords du convois, ramassa ce qui avait dû être une barre de fixation du châssis. Arme en main, il commença sa première tache en temps " qu'actif contre le Fléau ".

S'approchant d'un pas nonchalant, il planta sa lance de fortune dans la tempe d'un des cadavres. Sitôt que le corps métallique fut enlevé de la tête inanimé, que celle-ci se transforma en une fontaine de sang coagulant... Bien qu'ayant fait un bon en arrière, Nathanaël ne pu esquiver toutes les giclés d'hémoglobine.

Quelques minutes plus tard et après une joyeuse boucherie, les miliciens et le jeune civil remontèrent dans la jeep.


* Regardant le Général * Travail accompli chef. Et au fait, moi, c'est Nathanaël.

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'Chaos' : 81

Chaque homme se répartit quelques cadavres, et en décapite ou plante 3 ou 4 à l'aide de baïonnette, dague, armes de fortune. C'est un travail pénible dont chacun répugne, mais le nouveau milicien semble y trouver un amusement particulier à faire gicler du sang.

- Ecartes toi!

S'élançant en avant, le Général perdit un instant de son impassibilité et diagnostiqua Nathanaël. De sa main gantée, il lui saisit la mâchoire et observa soigneusement ses yeux, et ses lèvres. Avant de soupirer, soulagé.

- Tu n'en as pas reçu dans les yeux ou la bouche, tu as de la chance.
J'ai été négligent j'aurais dû te prévenir de faire plus attention. La contamination peut être effectuée par morsure, ou contact avec le sang. Je ne sais pas encore précisément s'il est efficace par la peau... Mais les yeux ou la bouche, c'est certain. Si tu ressens d'étranges malaises, va à l'infirmerie au plus vite.

Campbell était furieux contre lui-même. Même réellement morts, les contaminés restaient une source de danger et il l'avait négligée. Cette erreur aurait pu couter la vie du jeune homme. Ce genre de maladresse était intolérable.
La jeep redémarra, et la petite expédition s'enfonça plus profondément vers le Sud. Quelques collines rocheuses agrémentaient le terrain de changement d'altitudes, mais le paysage était morne et monotone.
Détournant son visage vers Nathanaël, le Général reprit son air impassible habituel:

- Je suis le Général Campbell. Désolé pour cette situation j'ai été trop négligent. As-tu des questions particulières, tant que nous ne sommes pas occupés?

Bien qu'il ai entendu la proposition du Général à répondre à ses questions, Nathanaël était encore sous le choc de l'empoigne que Campbell avait exercé sur sa mâchoire, il avait d'ailleurs laissé une trace rougeâtre sur sa joue droite.
Ce n'est que lorsque la jeep fit un sursaut que le jeune homme sembla retrouver ses esprits.

- Excusez moi... J'avais la tête ailleurs.

En effet, il venait de repenser à sa famille, morte. A son père, qu'il avait lui-même tué avec son arme de service.
Comment ce Général, qui devait avoir perdu sa famille également ( à supposer qu'il en eu une un jour. ) pouvait il rester aussi stoïque en ces temps ?

- J'aurais juste aimé en apprendre plus sur cette infection, vous serait il possible de m'en parler ?

L'équipe continuait sa route sur ce territoire hostile et dévasté. La journée avait à peine commencé et déjà, il y avait du pain sur la planche.

La petite mésaventure de Nathanaël l'avait troublé, et il mit quelques temps avant de répondre à la question que le Général lui avait posé. Pourtant, le Général n'avait pas agit excessivement. Un goutte contaminant le sang, et c'est la mort assurée... Avec un retour à la vie en bonus.

- Concernant l'infection...

Détournant le regard, Campbell prit le temps de réfléchir quelques instants. Le nouveau savait à présent qu'elle s'effectuait par morsure, par contact avec le sang... Que dire d'autre? Ceux qui en savaient plus long sur ce phénomène étaient soit morts depuis longtemps, soit enfermés dans des labo-bunker souterrains ou dans les montagnes, parfois dans des bastions fortifiés... Finalement, ils ne savaient que peu de chose sur ce fléau contre lequel aucun médicament ne pouvait lutter efficacement.

- Je ne sais pas grand chose de plus. Les scientifiques de notre petit laboratoire n'arrivent même pas à en déterminer l'origine, c'est pour cela qu'on ne sait pas s'il faut parler de toxine, de bactérie, de virus...
On sait à peu près comment elle se transmet, et les conséquences qu'elle entraine. Une plaie pourrissante, le membre contaminé, et si aucune amputation n'est effectuée, la nécrose du corps s'en suit. Le mort se réveil une journée ou deux après le décès.

Voir des amis mourir était une épreuve insoutenable. Les combattre et les tuer sous leur forme corrompue tenait de la monstruosité. Le Général sembla un instant affecté par ses pensées, puis reprit son calme. Tant de morts, et s'y apitoyer n'y changerait rien.

- Préfère tirer dans la tête pour deux raisons. La première, est simplement pour économiser les balles. Les contaminés, comparés aux zombies, ne peuvent être entravés par douleur ou blessure. Leur instinct, ou leur rage je ne sais, est au dessus de cela. Néanmoins, si tu en tortures un, il gémira comme une bête, mais souffrira. Par respect pour l'humain qu'ils étaient, achèves les vite si tu le peux.

En plus, ça éviterait de se prendre de nouvelles giclées de sang, mh?

- Des contaminés ont cependant mutés et ne ressemblent vraiment plus à des humains. Les savants estiment que les salves nucléaires y sont pour quelque chose... Des prédateurs rapides sont donc apparus, des golems dévoreurs de chair, et d'autres monstruosités que la milice n'a jamais vue mais que les réfugiés affirment avoir combattu. Sois simplement prêt à tout, et à t'adapter en conséquence. Si tu ne peux rien faire, fuis et rejoins un groupe. L'organisation est bien la seule chose qui peut anéantir le chaos, d'où l'importance de la milice d'Hawkwood.

L'officier se tut un instant pour observer les alentours. Le terrain devenait de plus en plus l'irrégulier et discerner des formes s'avérait hasardeux. Si les contaminés polluaient la zone, il serait plus compliqué de les éliminer. L'important était de partir avant la nuit, heure à laquelle Krills et Golems préféraient rôder.
Campbell ramena son regard sur le volontaire et le jaugea ainsi un moment. Il avait la carrure pour survivre par soi-même, mais sa jeunesse lui porterait préjudice dans les situations périlleuses. Il valait mieux pour lui de s'initier très tôt.

- Comment es tu arrivé à Hawkwood?

Sur ces bonnes paroles, le garçon médita... Tirer dans la tête, ne pas entrer en contact avec le sang. Cela ne semblait pas si compliqué, pour l'instant.
Ne voulant faire attendre le Général, Nathanaël se remémora les circonstances de son arrivée.

- Je suis rentré chez moi un soir... En l'espace d'une journée, mon village avait été détruit par le fléau. En ouvrant la porte de la maison, j'ai trouvé ma mère allongée sur le sol, baignant dans le sang. Le temps de comprendre, mon père se trouvait derrière moi, le visage déchiré, les yeux vitreux, la bouche ouverte...

Il s'arrêta, jeta un bref regard aux alentours, toujours cet environnement dévasté et lugubre, les yeux au ciel, il reprit:

- Je l'ai abattu de sang froid ... C'était... Cette dépouille ou moi, j'ai fait mon choix. Je suis ensuite parti pour l'aéroport le plus proche, je pensais que les Etats-Unis avaient été épargnés... A mon arrivée, j'ai eu le droit à une batterie d'examen, on m'a dit de monter dans un camion et je suis arrivé ici avec d'autres réfugiés.

A en croire son regard, le garçon ne regrettait rien. Peut-être la fille qu'il avait aimé mais cette dernière devait être morte.... Comme les autres.

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'Chaos' : 31

Finalement, Nathanaël restait quelqu'un de posé. Abattre sa famille n'avait rien de réjouissant, et pourtant il l'avait fait de sang froid et avait tourné la page. C'était une éventuelle bonne recrue pour la milice, si ce dernier y était motivé. Ce genre d'attitude convenait parfaitement pour les pires mission, et la jeune recrue ferait peut être un bon fantassin d'assaut. Les têtes brûlées ont la sale manie de tuer tout le monde si on leur en donne l'occasion. Quoi que Zack avait appris à canaliser son énergie, ce qui le rendait d'autant plus redoutable.

- Lorsque l'on aura terminé cette patrouille, je serais ravis si tu pouvais rester encore un p...

Arrivés en haut d'un surélèvement de terrain, aucun des occupants de la jeep n'avaient pu apercevoir ce qu'il y avait derrière. Un corps heurta violemment le pare-brise, teintant de sang la vitre fissurée. Encore vivant, le zombie commença à ramper en direction de Doyle et de Campbell. Zack et sa mitrailleuse eurent raison de lui à temps après une rafale de balles qui manquèrent de tuer les officiers assis à l'avant, mais les sauva tout de même (Le général jeta un regard furieux au mitrailleur). De plus, sans leurs vêtements à long col et leur casquettes de miliciens, le sang aurait barbouillé leur visage.

Cependant, la situation n'était pas terminé. Mieux placé que les autres, Nathanaël pouvait apercevoir deux contaminés rampants juste derrière eux, prêts à saisir Zack à l'improviste. Ce dernier et les miliciens furent occupés à sortir leurs armes et se remettre du choc, alors qu'une groupe de trois nouveaux infectés s'approchait dangereusement de la jeep.

Alors que tout les hommes regardaient l'avant du véhicule, préparant leurs armes, le jeune garçon avait déjà sorti la sienne lorsque le premier coup de feu de la mitrailleuse avait retenti. Armé donc d'un pistolet simple, 9mm comme en était équipé les policiers depuis que le Fléau c'était rependu, Nathanaël était prêt.
Il ne lui fallu pas longtemps pour remarquer que deux personnes, relativement lentes et couvertes de plaies coagulantes, s'avançaient vers le véhicule ralenti par le manque de visibilité que provoqué le cadavre sur le pare-brise.

Après avoir rapidement visé, le garçon tira une balle entre l'œil droit et le haut du nez du contaminé le plus proche. Une balle, un "mort". Il était prêt à tirer sur le deuxième, quand une secousse fit tomber son arme sur le sol du véhicule. Il était donc désarmé et la créature avançais de plus en plus...

Une balle, un mort. Cette règle d'or semblait appliquée par tous sauf Zack, qui tira dans le tas avec sa mitrailleuse lourde et ajouta ainsi encore quelques morts sur son tableau de chasse. Heureusement pour Nathanaël, il avait tiré avant celui-ci et la Général put alors entendre sa détonation et se retourner, remarquant presque trop tard le contaminé qui s'approchait du véhicule.

- Couvres-toi!

Le Général espérait que le nouveau retiendrait la leçon sur les effusions de sang infecté. Une balle presque à bout portant eut cependant raison de la menace. Se fut cependant la dernière détonation, et un silence presque sourd plana alors sur la jeep et ses alentours. Cette petite escarmouche éclair semblait avoir déchiré l'espace et le temps.

~ Campbell.. A Zoy. Rencontre avec un groupe de contaminés, menace exterminée. Et vous?
~ Zoy à Campbell, trois autres éliminés pour notre patrouille. Walter en a eu deux, Phoenix trois. Tyler cinq, avec un blessé à son bord.
~ Très bien, qu'ils rentrent au QG. On se retrouve au campement pour les autres.

Ainsi se termina la liaison par talkie-walkie. Renversant la tête en arrière, le Général respira un oxygène inespéré. Treize contaminés en une matinée. Un record encore jamais atteint par les patrouilles depuis la création du campement. Un nid devait contaminer Hawkwood de l'intérieur, et l'officier espérait qu'ils venaient de l'éliminer. Une sensation de fatigue se propagea alors dans son corps, mais il l'ignora royalement et accorda un faible sourire aux sous-officiers et Nathanaël.

- Bon boulot. Et remercions Oeil-de-lynx pour cette vigilance inespérée.
D'ailleurs, ma question tient toujours. Combien de temps comptes-tu rester parmi nous?

Détournant son regard vers le pare-brise éclaté, il poussa du canon le cadavre à l'avant du véhicule pour qu'ils puissent redémarrer. Ceci-fait, la patrouille 3616B reprit son cours, l'ombre du campement se dévoilant à l'horizon. Un flux de réfugié était déjà en route pour s'y rendre.

Le coup de feu du garçon attira l'attention du Général qui pris en main, la suite des opérations. D'une balle bien placé entre les deux yeux du macchabée, le chef de la milice en fini avec cette escarmouche.
Le temps de ramasser et de ranger son arme et le jeune homme considéra la question du général.

- Pour ce qui est de la durée de mon séjour, je ne sais pas encore combien de temps je resterais... Tout dépendra des évolutions de l'infection dans le secteur...
Je ne tiens pas plus que ça à finir comme eux... Enfin, pour le moment, je reste. Si je venais à partir, vous en seriez le premier informé.

Continuant sur ces terres hostiles, faisant plus attention aux alentours pour ne pas retomber si bêtement contre ces monstres, notre patrouille aperçu enfin le camp qu'elle visait.

Une aide temporaire donc. Le Général se demanda un instant combien de personnes s'enfuiraient lorsque les hordes déferleraient sur le futur bastion. "Au bord de l'abysse, la nature humaine se dévoile alors, et n'est que rarement bonne...". Une leçon vue et revue cinq cent fois, mais qui avait toujours fait ses preuves.
Un regard à gauche, puis en arrière, et l'air assuré de Doyle et Zack rassura Campbell. Au moins, dans le pire des cas, il pourrait toujours compter sur eux. Après dix an à combattre ensemble, ils étaient unis par une camaraderie suffisamment forte pour résister aux tensions qui déchiraient le monde. Une preuve que la nature humaine n'est pas totalement mauvaise, en somme.

- Très bien, nous ferons comme ça alors. Nous allons faire une halte au campement pour inspecter les lieux, après, nous partirons encore plus au sud d'ici quelques jours. Tu pourras revenir à Hawkwood en prenant l'un des convois de transport qui font l'aller-retour.

Midi sonnait alors que la chaleur augmentait considérablement dans les terres stériles. Fort heureusement, l'ombre des tentes du poste-avancé n'était plus loin...

[ Convois Michigant ]